Diane Stall
Roman historique
1643, une religieuse est accusée de possession démoniaque et de péchés charnels dans l’enceinte même du couvent. Face au scandale, la reine envoie son médecin personnel Yvelin enquêter. Quels secrets cache le couvent de Louviers et ses dévots ? Pour la première fois, la méthode scientifique est imposée dans un procès de sorcellerie. Mais la logique suffira-t-elle à sauver Madeleine du bûcher que l’on prépare ?
Basé sur une histoire vraie.
Diane Stall offre un récit passionnant, très bien documenté, fruit d’un immense travail historique effectué sur plusieurs années, d’un des procès les plus retentissants du 17e siècle, et qui changea à jamais la façon de juger les procès de sorcellerie.
Achetez
« Dubal venait de me raconter dans le détail son extraordinaire aventure de la veille. J’étais abasourdi par ce récit. Ici, à Louviers, des messes basses, sataniques, des sabbats ! Qui plus est au même moment où le procès se déroulait. C’était tout à fait incroyable ! Je restai intrigué par le grand prêtre et tentai d’en savoir plus : – Dubal, ce grand prêtre, n’as-tu pas pu le reconnaître ? – Non, impossible, ils portaient tous de grands capuchons. Et puis, j’avais un peu bu... – Beaucoup bu, tu veux dire !... Il y avait bien un signe distinctif, ou quelque chose d’autre... Décris-le-moi à nouveau. – Et bien, il était assez bien portant, sa soutane semblait grise, il faisait des gestes assez solennels, il tenait un grand livre... Voilà, c’est tout. – Allez, creuse-toi la caboche, trouve d’autres détails. – Euh... Il portait des bijoux assez gros aux doigts et au cou, car la lueur de la bougie les reflétait jusqu’à nous parfois. – ... Mon Dieu... Je ne connais qu’un seul homme avec de tels de bijoux ostentatoires... C’est... c’est... »
« Ce jour-là, il pleuvait continuellement à Évreux. Le centre de la ville était déserté en attendant une accalmie. Comme à chaque jour, monsieur le pénitencier d’Évreux sortait de chez lui à la première heure le matin pour se rendre à la prison, dont il avait la charge suprême. Inlassablement, il faisait le même trajet à pied. Il avançait silencieusement sans jamais parler à ses voisins ni à personne sur le chemin. Cependant, tous le connaissaient, car la charge de pénitencier était prestigieuse et son pouvoir était grand sur la prison et sur l’autorité religieuse. C’était un homme très discret, et même secret. Par exemple, presque personne ne connaissant son véritable nom. Tous le connaissaient par son titre de « Monsieur le pénitencier d’Évreux ». Pierre Delangle avait pourtant une famille. Son père, Pierre Delangle, était aussi pénitencier. De père en fils les Delangle exerçaient ce métier que beaucoup auraient considéré comme ingrat. Et un jour, le fils du pénitencier qui s’appelait aussi Pierre, exercera sûrement le même métier que son père, et ainsi de suite. C’était un honneur familial d’être le gardien du repos de l’âme des religieux. »
La saga Louis retrace la grande époque de Louis XIV.